Vouloir pratiquer la macrophotographie en voyage, une longue réflexion…
Je n’ai pas eu à chercher bien loin le sujet sur la pratique de la macrophotgraphie en voyage. Dans quelques jours, je m’envole pour plusieurs semaines en Polynésie française. Si la question de savoir si j’allais emporter mon boîtier photo avec moi a vite été tranchée, j’ai mis nettement plus de temps de réflexion pour faire un choix précis du matériel à emmener. La question de la pratique de la macrophotographie en voyage a été au centre de ma préoccupation.
Ça peut être sympa la macro-proxi en bord de mer, non ?
Je suppose que plusieurs d’entre vous sont déjà rompus à l’exercice du voyage photo, mais personnellement, c’est une première. Surtout dans les conditions que je vais vous décrire.
Je pars plusieurs semaines très loin de la France. Environ à 20 000 kilomètres. Autre détail important, je pars avec ma compagne qui n’est pas photographe. Si Tahiti est la destination d’arrivée, le périple prévu compte pas moins de 9 iles. Ce détail à une sacrée importance pour le choix du matériel.
Les contraintes de l’équipement photographique en voyage
À peine sorti de chez soi, la première contrainte que l’on rencontre se situe au niveau du transport aérien. En général, les compagnies aériennes autorisent un bagage en soute d’un poids maximal de 23 kg sans surcoût tarifaire. Cependant, si vous êtes comme moi, vous ne vous séparez pas de votre matériel photographique. Il voyage donc au chaud avec vous dans l’avion. Les bagages cabines, quant à elles, sont plafonnées à un poids maximes de 10kg sur la plupart des compagnies aériennes des grandes lignes. Encore une fois, ce poids peut largement sembler raisonnable… mais le matériel photo peut peser très lourd quand on additionne tous les éléments qui le composent.
Il m’arrive régulièrement d’emporter plusieurs dizaines de kilos d’équipements photographiques pour effectuer des prises de vue de sujets qui ne pèsent que quelques grammes. Je m’aperçois de cette configuration extrême à l’instant même où j’écris ces lignes.
Sur l’image ci-dessous, vous pouvez observer une partie de mon équipement qui me sert à 90% pour la macrophotographie et proxiphotographie.
Ne nous égarons pas et revenons à notre valise cabine…
Nous étions à 10Kg de charge maximale au dernier pointage… pour les grandes compagnies. Concernant les vols en avion inter-iles, ce poids est réduit à 5kg !
C’est donc un véritable défi qui m’attendait. Spoiler Alert, que j’ai brillamment réussi 😉
Autre détail important, je suis le genre de gars un peu chat noir. Concrètement, la chance ne m’accompagne pas souvent, c’est même l’inverse. En général, quand je voyage, mes affaires, mises en soutes, n’arrivent jamais en même temps que moi sur mon lieu de destination. Il est donc judicieux, d’après mon expérience, que le précieux paquetage de 5 kg contiennent également quelques affaires personnelles pour tenir 2-3 jours sur place.
Les détails, c’est comme le matos photo, mis bout à bout, ça commence à peser beaucoup !
La seconde contrainte, étroitement liée au poids de l’équipement, est celle de son encombrement. Si le voyage cabine à un poids maximal autorisé, il a aussi un encombrement maximal autorisé. Comme vous vous en doutez, les dimensions sont également réduites pour les voyages inter-iles. Je vais vous faire grâce de mes réflexions en matière de sac photo, mais sachez que j’ai opté pour le Wandrd Prvke 21 litres en coloris orange (histoire que je le vois de loin). Le constat est très simple : les éléments qui ne rentreront pas dans ce sac, ne partiront pas en voyage.
Pour votre information, ce sac pèse 1,6 kg à vide (avec son insert dédié à la photo). Il reste donc 3,4kg de charge utile !
Et enfin, la contrainte qui me fait peur quand je suis longtemps loin de chez moi, ce sont les tâches sur le capteur. Je passerai bientôt le plus clair de mon temps dans un milieu hostile pour mon équipement photographique. Les embruns du bord de mer, le sable fin et quelques pluies tropicales renforcent cette crainte.
Je n’ai pas honte de le reconnaître, je n’ai jamais nettoyé mon capteur personnellement. J’ai toujours recouru à un spécialiste ayant pignon sur rue. Vous savez, la prestation à 45 euros 😉
Ne pas sacrifier sa passion pour la macro en voyage
Les éléments qu’on est susceptible de vouloir photographier quand on part en voyage sont immensément nombreux et variés (portrait, architecture, paysage, animalier, lifestyle, etc…). Et ils le sont encore plus quand on voyage en couple.
Il est impossible d’emporter un objectif spécifique pour chacune de ces occasions. Le poids et l’encombrement seraient franchement incompatibles.
La première idée qui vient à l’esprit est la possibilité de partir sur un zoom ou deux. Si le zoom coche beaucoup de cases, celle de la macrophotographie n’est malheureusement pas au menu. En effet, à l’heure où j’écris ces lignes, il n’existe pas de réel zoom macro atteignant le fameux rapport 1:1.
Pourtant, il y a bien une possibilité. Découvrez au paragraphe suivant, ma solution pour photographier du portrait, de l’architecture, du paysage, de l’animalier ET même de la macrophotographie avec UN SEUL OBJECTIF.
Vous n’aurez plus d’excuses pour ramener de vos voyages, de magnifiques clichés d’insectes ou autres sujets minuscules.
Faire le choix de la légèreté, sans sacrifier la macrophotographie en voyage
Privilégier la légèreté et le faible encombrement pour le transport du quotidien quand on est en voyage, c’est opter pour une plus grande liberté. Une liberté qui nous permet de photographier avec plus de plaisir… et de spontanéité.
Comme je l’annonçais fièrement au paragraphe précédent, je pense avoir trouvé ma solution presque tout en 1. Cette solution matèriel tout compris pèse… 1,400 kg environ.
Pour ce poids, je dispose de mon boitier Sony A7 III d’un poids de 650g (batterie et cartes SD incluses) et :
– Du zoom très qualitatif Tamron 28-200 mm f/2.8-5.6 d’un poids de 575g
– de la bonnette Nisi ( ou Close up Nisi, comme vous voulez) : 200g
Avec cette configuration qualitative, je peux m’adapter à toutes les situations photographiques que m’offre un voyage photo avec un minimum de configuration. En effet, avec le zoom Tamron 28-200 f/2.8-5.6, je passe du paysage au court téléobjectif que peut nécessiter la photographie animalière en voyage en un quart de tour. Si d’aventure, je croise un sujet beaucoup plus petit qui nécessite une prise de vue rapprochée, je n’aurai qu’à visser la bonnette sur l’avant du zoom pour immortaliser cette occasion.
Bien que je m’attarderai sur les qualités de cette bonnette Nisi un peu plus loin, pour les personnes qui découvrent le mot bonnette, voici une courte explication : Une bonnette ou Close up est semblable à une loupe que l’on vient visser sur le devant de son objectif. Contrairement aux bagues allonges ou au multiplicateur de focal, il n’est pas nécessaire de dévisser son objectif du boitier et d’exposer son précieux capteur à d’éventuelles poussières.
Cette combinaison boîtier + objectif + bonnette apportent une solution à toutes mes préoccupations exposées un peu plus haut dans cet article.
Maintenant que la révélation est faite, attardons-nous sur les deux éléments principaux qui le composent : le zoom et la bonnette.
La solution du zoom à tout faire
Les zooms à forte amplitude d’il y a 10 ans ne sont pas les zooms de maintenant. Auparavant, on pouvait trouver de grands écarts de performance optique suivant les constructeurs. Il y avait d’un côté les zooms moyens qui était juste bon au centre et plutôt médiocre sur les 2 extrêmes, et les zooms aux performances correctes.
Aujourd’hui, la très grande majorité de ces zooms sont bons à toutes les focales, voire très bon. On ne sacrifie plus vraiment la qualité optique au bénéfice du confort, de la polyvalence. Une chose qui ne varie pas selon l’époque, c’est l’ouverture modérée de ces zooms à forte amplitude. Il faut accepter une ouverture moyenne en position téléobjectif.
Pour ceux qui sont en monture Sony :
Tamron 28-200mm f/2.8-5.6
Sony 24-240mm f/3.5-6.3 OSS
La chaine youtube de Déclic Numérique : TAMRON 28-200mm f/2.8-5.6 (Sony FE) : Un zoom de voyage polyvalent, compact et performant.
La chaine youtube de Sylvain Lepoutre (mon petit reflex) : TAMRON 28-200mm F/2.8-5.6 | TEST COMPLET du ZOOM TOUT EN UN pour Sony FE
Le zoom plus ancien 24-240mm du fabricant Sony est considéré comme très moyen. Je vous laisse effectuer vos propres recherches si celui-ci vous intérresse.
Pour ceux qui sont en monture Nikon Z, vous êtes gâtés, car la marque jaune dispose de récents zooms qualitatifs à forte amplitude.
Nikon Z 24-200 f/4-6.3 VR
Nikon Z 28-400 f/4-8
Sur la chaîne de Pose Nature : Nikon Z 28-400mm : le zoom XXL idéal ?
Sur la chaine de Serge Porte : test Nikon 24-200 Z
Sur les numérique: Test Nikon Nikkor Z 24-200mm f/4-6.3 VR
Sur le site Nikon Passion : Test Nikkor Z 24-200mm f/4-6.3 VR, le megazoom pour hybrides tient-il ses promesses ?
Sur le site Phototrend : Prise en main du Nikon 28-400mm Z
Pour les montures L ( c’est à dire Sigma, Leica) :
Vous disposez depuis le début d’année 2024 du premier zoom à tout faire :
Le Panasonic Lumix 28 -200 f/4-7.1 macro à 1000 euros. Je l’avais annoncé dans la macrophotographie news de janvier 2024, car il dispose d’un étonnant rapport de grossissement de 1:2 ( ou 0,5)
Panasonic Lumix 28 -200 f/4-7.1 macro
La chaîne de Damien Bernal : Elle est où l’arnaque ? le + compact au MONDE 🤗 test Lumix S 100mm f2.8 Macro VS Sigma 105mm f2.8
La chaîne derrière la caméra : Pourquoi j’adore la macro ? – Test Lumix S 100mm F2.8 Macro
La chaîne Partons en voyage & Blog Photo Lumix : TEST TERRAIN PANASONIC LUMIX 100MM F2.8 MACRO | LA FOCALE FIXE MACRO L-MOUNT QUI M’A CONQUISE 📸
Sur Phototrend.fr : Test Panasonic Lumix 100mm f/2.8 Macro : la macro au gabarit poids plume
Pour la monture RF des boîtier Canon Hybride
À l’heure actuelle , il existe un seul zoom à forte amplitude (du grand angle au téléobjectif) dédié au boîtier Canon RF : Canon RF 24-240mm f/4-6.3 is USM.
Canon ayant décidé d’interrompre sa production d’objectif reflex (EF) depuis quelque temps, les objectifs reflex à forte amplitude reflex commencent à prendre de l’âge et soufre de la comparaison avec leurs homologues plus récent. La non ouverture de la monture RF aux constructeurs tiers limite fortement le catalogue de la marque Canon.
Canon RF 24-240mm f/4-6.3 is USM
Sur la chaîne de Damien Bernal :test Canon RF 24-240mm f/4-6.3 : idéal pour les vacances ?
La bonnette, un choix judicieux de qualité pour la macrophotographie en voyage
Je ne comprends pas pourquoi j’ai mis tant de temps à envisager cette solution. Avec son installation ultra-rapide, cet accessoire optique qui permet la prise de vue très rapprochée n’a pratiquement que des avantages :
- Installation rapide
- Faible encombrement et poids léger
- Excellent rapport qualité prix
- Bonne qualité optique
- Compatible avec tous les objectifs disposant d’un filetage
Tout ceci s’applique avant tout à la bonnette de la marque Nisi. En effet, il est aisé de trouver des bonnettes à tous les prix, de 10 à 200 euros. À moins de 140 euros avec son étui, la bonnette Nisi permet une prise de vue au résultat bluffant.
La bonnette Nisi
Afin de vous faire une idée objective de la qualité de cette bonnette et envisager éventuellement qu’elle soit votre, je vous laisse lire et regarder ces tests :
La chaine de Declic numérique : LENTILLES CLOSE-UP et RAIL MACRO NiSi
La chaine la nature en image : Retours terrain : NiSi close up ou comment transformer son zoom en objectif macro
Le test complet de Hervé Drouet du site LuzPhotos : https://www.nisifilters.fr/lentille-close-up-nisi-bague-macro/
Du même auteur, si vous souhaitez en apprendre plus sur les bonnettes : https://www.luzphotos.com/materiel/quelle-bonnette-macro-choisir
Deuxième alternative à la macrophotographie en voyage : l’objectif macro-ultra-léger et compact
Je ne reviendrais pas sur le choix d’opter pour un zoom trans-standard à forte amplitude, mais une seconde solution m’avait fortement titillé : prendre quand même un objectif macro.
Je disposerai alors de 2 objectifs dans mon sac photo.
Comme je le mentionnais plus haut, aucun accessoire optique ne remplace le confort d’une bague de mise au point d’un objectif macro. Si l’on souhaite réaliser plusieurs heures de prise de mue en mode macro en voyage (ce qui ne sera pas mon cas), le choix d’apporter un objectif macro spécifique est tout à fait légitime.
Quand on visualise les dimensions et le poids d’un objectif macro, on peut vouloir faire la grimace pour le transporter avec nous :
Chez Sigma, le 105mm Macro f/2.8 pèse 715g pour une longueur de 13,3 cm
Chez Canon, le 100mm Macro f/2.8 RF pèse 730g pour une longueur de 14,8 cm
Chez Sony, le 90mm f/2.8 pèse 602g pour 13 cm de longueur
Chez Laowa, le 100mm f/2.8 (sans autofocus) pèse 638g et mesure 12,5 cm
Chez Panasonic le Lumix 100mm f/2.8 Macro pèse : 298g et mesure 7,36 cm
Seul le dernier objectif macro de la marque Panasonic sorti en 2024 cré une rupture en termes de poids et de compacité avec la concurrence existante. Le seul Hic, c’est qu’il est uniquement réservé aux possesseurs de boîtier à la monture L (La monture L s’applique aux boîtiers des marques Sigma et Leica).
Mais alors, que reste-t-il aux autres ?
Pour ma part, l’option la plus légitime est : l’objectif Laowa 85mm f/5.6 2X ultra-Macro.
Cet objectif dénué d’autofocus qui permet d’accéder au rapport 2:1 ne pèse que 252g pour une longueur de 7,8 cm. C’est tout simplement l’objectif macro idéal pour tout ceux qui comptent chaque gramme et qui dispose d’une place limitée dans leur sac photo.
Je suis heureux qu’une marque comme Laowa existe et innove. Il est évident que cet objectif n’est pas fait pour tous les photographes. En revanche, il apporte une réponse parfaitement adaptée à la situation qui nous préoccupe dans cet article.
Si vous choisissez de partir en voyage avec cet objectif macro ou un autre, faîtes bien attention aux poussières sur le capteur lorsque vous effectuerez le changement d’objectif.
Conclusion sur la macrophotographie en voyage
Je pense que la problématique soulevée par la situation personnelle de mon voyage en Polynésie a été rencontré à un moment ou à un autre par tous les photographes nature. Il y a bien sûr des détails et des caractéristiques qui feront que chaque cas est unique, mais la base de réflexion est identique.
J’ai exposé dans cet article ma situation personnelle, à savoir :
- Le choix de continuer à faire de la proxiphotographie et de la macrophotographie en voyage
- Un bagage cabine limité à 5kg
- La volonté d’éviter au maximum les poussières sur le capteur
- Un voyage qui n’est pas exclusivement destiné à la photo
- La personne qui m’accompagne n’est pas photographe et ne doit pas (trop) subir le fait d’être avec un photographe nature.
Le choix de partir avec un combo unique fixe n’aura certainement pas que des avantages. Cette solution envisagée aujourd’hui n’aurait pas été possible qualitativement il y a seulement 5 ans. Ce choix s’intègre dans un projet de voyage beaucoup plus vaste.
En effet, cette combinaison photographique sera accompagnée de plusieurs caméras de vlogging, d’un compact étanche et d’une solution de stockage complète.
Les 5kg seront bien optimisés, croyez-moi 😉
J’ai hâte de vous faire mon retour dans quelques semaines sur cette solution matériel.
Je suis conscient que cet article, pauvre en image de prise de vues réelles, ressemble à un catalogue matériel. Les illustrations suivront prochainement. Pour être sûr de ne pas rater le prochain article, abonnez-vous à la Newsletter 100% MACRO-PROXI !
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En attendant, je vous souhaite une belle saison macro-proxi 😉
Patrick